Histoires de Malaisie

Article intéressant sur une histoire vieille de 64 ans. Lin Ah Yin, 76 ans, réclame justice contre l'armée Britannique qui aurait massacré son village pendant l'occupation

"L'armée britannique a t-elle massacré les habitants d'un village en Malaisie il y a 64 ans ? C'est en tout cas ce qu'affirment des survivants qui réclament la réouverture d'une enquête. La Haute Cour de Londres se penchera sur le dossier aujourd'hui.

Lim Ah Yin n'avait que onze ans quand elle a entendu le coup de feu qui a tué son père. Des soldats de l'armée britannique à la recherche de combattants communistes ont encerclé son village, tué 23 autres personnes avant de mettre le feu aux habitations. Lim Ah Yin raconte aussi comment les soldats ont simulé l'exécution de sa mère pour lui soutirer des informations et comment elle a été écartée du village avec d'autres enfants.

Cela s'est passé en 1948, période pendant laquelle la Malaisie était sous domination de l'Empire britannique. A l'époque, les autorités ont dû faire face à une importante révolte communiste qui a duré jusqu'à la fin des années 50'. Selon la version officielle, toutes les victimes étaient des rebelles ont été tuées parce qu'elles tentaient de s'enfuir.

Pendant les années 60, les travaillistes au pouvoir avaient ordonné l'ouverture d'une enquête mais les conservateurs arrivés en 1970 l'ont abandonné à cause d'un manque de preuve. Mais aujourd'hui, Lim Ah Yin, âgée de 76 ans, réclame "justice": avec deux autres plaignants, elle accuse les soldats d'avoir commis un véritable massacre et le gouvernement britannique d'avoir dissimulé la vérité.

Visiblement cette affaire gêne toujours à l'heure actuelle: en novembre dernier, le gouvernement de David Cameron avait refusé de rouvrir l'enquête parce que les récits divergent et parce que la quasi-totalité des témoins sont morts. Lim Ah Yin elle est toujours en vie et elle entend bien obtenir réparation ainsi que des excuses. C'est donc la Haute Cour de Londres qui devra décider de rouvrir ou non cette enquête. La première audience est prévue aujourd'hui."